La Ferme Ostréicole G. Dugas Ltée a été fondé en juin 1985 par Gaétan Dugas. L’entreprise à ses débuts s’est spécialisée dans la production d’huîtres de semence pour les deux premières années. À compter de 1987, la Ferme Ostréicole Dugas y a ajouté le volet commercialisation et la construction d’une usine de transformation (premier cycle). En effet, en plus de commercialiser sa production après quelques années,  l’entreprise met sur le marché les huîtres de plus de 20 autres producteurs ostréicoles.

À compter de 1994, l’entreprise développe toute une série de nouveaux équipements pour la production d’huîtres et ce spécialement adapté aux conditions de la Baie de Caraquet ce avec l’aide du Conseil National de la recherche du Canada.

À compter de 1999, La Ferme Ostréicole Dugas expédie sur le marché des huîtres 52 semaines par années. L’entreprise obtient une certification pour l’exportation en Europe et aux États-Unis. Aujourd’hui, l’entreprise cultive les huîtres sur une surface de plus de 75 acres dans la Baie de Caraquet et commercialise entre 1.2 et 1.5 millions d’huîtres annuellement.

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La famille Dugas et son implication dans l’industrie ostréicole

Théophile Dugas, en 1923, ouvre son magasin général sous le nom de T.A.Dugas - Magasin général. On y vend des articles de tout genre et le premier bâtiment utilisé fût construit vers 1860 par Germain Dugas. Ce bâtiment situé à l'arrière du présent édifice est encore utilisé par Gaétan, son arrière-petit-fils. Gaétan a rénové ce bâtiment et s'en sert pour le lavage, classement, empaquetage et entreposage des huîtres.

En 1932, Théophile ajoute le commerce des huîtres à son magasin général. À l'époque, le pêcheur reçoit 60 cents le seau (20 livres), soit environ 3 cents la livre. Les huîtres sont expédiées vers le Québec. Un homme engagé à commission par Théophile transporte à cheval les barils d'huîtres à la station de chemin de fer d'où ils sont expédiés vers Québec et Montréal. Théophile reçoit des commandes de gens d'affaires importants.

Alcide Dugas, après 1950, a pris la relève de son père: le commerce prend le nom de Alcide T. Dugas. L'entreprise familiale continue dans le commerce de détail et s'étend dans d'autres domaines reliés à la peinture et à la décoration intérieure de la maison.

Dans l'industrie ostréicole, Alcide est président de l'Association des pêcheurs d'huîtres de la Baie de Caraquet. Cette association joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de l'eau. La Baie de Caraquet, fermée pour cause de pollution, est rouverte grâce aux efforts de l'Association parraine un projet de développement ostréicole dans la Baie de Caraquet qui la base du développement actuel dans tout le Nouveau-Brunswick.

Pendant cette période, l'Association défend farouchement les intérêts de l'industrie afin que le banc public de la Baie de Caraquet soit mieux géré et mieux protégé. Le banc public de la Baie de Caraquet assure la reproduction de la ressource huîtrière la plus importante du Nouveau-Brunswick.

En même temps, Alcide fait l'expédition d'huîtres vers les Marchés québécois. Alcide aide son fils Gaétan qui débute dans l'industrie à son tour. Alcide est décédé en 2012.

Gaétan Dugas en 1976, fait l'acquisition d'une première batture d'huîtres. L'ensemencement se fait au début par des huîtres que l'on ramasse le long des côtes de la Baie de Caraquet et aussi à l'aide de collecteurs de coquilles. Gaétan travaille comme technicien avec l'équipe du Plan de développement ostréicole mis en place par la province du Nouveau-Brunswick et le gouvernement fédéral entre 1979-1983.

Gaétan pêche aussi les huîtres sur le banc public de la Baie de Caraquet avant de débuter la récolte d'huîtres sur ses propres baux ostréicoles en 1978. Gaétan forme  une compagnie en 1985 qui se nomme La Ferme Ostréicole Gaétan Dugas Ltée. Cette compagnie se spécialise dans la production d'huîtres de semence, première étape vers un vaste programme d'ensemencement. Les collecteurs chapeaux-chinois sont utilisés comme capteurs.

En 1989, le conseil National de la Recherche du Canada et Pêches et Océans Canada reconnaissent l'innovation de la Ferme Ostréicole pour six équipements ostréicoles que la compagnie utilise maintenant régulièrement pendant ses activités ostréicoles.

Gaétan a aussi été président de l'Association des Pêcheurs d'huîtres de la Baie de Caraquet et président de la Fédération Ostréicole de la Péninsule Acadienne. Il est assisté dans l'entreprise par son épouse Murielle et ses fils Sébastien, Emanuel et Jonathan en plus des employés réguliers.

Utilisation de perches de bouleau pour capter les larves d'huître

Les larves d'huîtres nagent dans l'eau et, juste au moment de former leur première coquille, elles doivent trouver une surface propre et rugueuse pour se coller. Des perches de bouleau qu’on installe en mer servent à cette fin. Les jeunes larves d'huîtres viennent se fixer à l'écorce. Quelques mois plus tard, lorsque les jeunes huîtres sont suffisamment grosses pour être ensemencées au fond de la mer, on frappe la perche de bouleau sur le rebord du bateau. Les jeunes huîtres se détachent et tombe au fond de la mer. Cette ancienne méthode de captage des larves d'huîtres a été appris par Gaétan Dugas par l'entremise de son grand-père maternel qui était d'origine amérindienne par sa mère (la nation Micmac).

La pêche aux huîtres à travers la glace en hiver

Depuis plus de 200 ans les Acadiens du Nouveau-Brunswick pêchent les huîtres à travers la glace pendant l'hivers. Un trou est creusé à travers la glace avec une tranche  et à l'aide d'un râteau muni d'un long manche, le pêcheur ratisse le fond de l'eau dans un mouvement de va et vient.

À noter que ce râteau n'ayant qu'un manche est fabriqué uniquement pour la pêche aux huîtres à travers la glace, chaque année, en janvier et février dans la Baie de Bouctouche.

Canot à huîtres creusé dans un tronc d'arbre

Jusqu'en 1950 plusieurs pêcheurs d'huîtres utilisent des troncs d'arbres creusés, comme bateaux. En raison de son poids, ce genre d'embarcation était stable lorsque la mer était agitée.

Le type de râteau à deux manches, tel qu'illustré, est encore en usage aujourd'hui pour la pêche d'automne sur les battures publiques au Nouveau-Brunswick. En refermant les manches du râteau, les huîtres sont maintenues entre les pinces et remontées à la surface de l'eau. Le grand-père de Gaétan Dugas a pêché de nombreuses années dans une embarcation de ce genre. Modèle réduit et d'autres détails à voir à l'écomusée de l'huître

Des pêcheurs débarquent leurs prises quotidiennes d'huîtres

À l’époque, le transport se fait souvent par chevaux jusqu’à l'entrepôt. L'acheteur-empaqueteur prépare les huîtres pour les huîtres pour l'expédition vers le Québec et l'Ontario. Les chevaux sont utilisés aussi pour transporter les barils d'huîtres à la station de chemin de fer ou au port de mer.

Les pêcheurs vendent leurs huîtres à de gros bateaux à voiles qui entrent dans la baie de Caraquet

Les pêcheurs accostent leurs canots près des gros bateaux à voiles et vendent leur prise à la fin de la journée de pêche. Le pêcheur est payé en argent comptant. Cette pratique existe encore aujourd'hui mais le bateau à voiles utilisé autrefois est remplacé par un gros bateau à moteur.

Empaquetage des huîtres dans des barils de bois pour l'expédition

Jusqu'en 1940 environ, on utilise des barils de bois pour expédier les huîtres vers les marchés extérieurs: Québec, Montréal et ailleurs au Canada. Chaque baril contient environ 150 livres d'huîtres. Le père et le grand-père de Gaétan Dugas a commercialisé les huitres en utilisant ces barils de bois durant de nombreuses années 

À cette époque et encore aujourd'hui, les huîtres sont classifiées en quatre catégories selon la forme de leur coquille. Donc, plus la coquille de l'huître est ronde, plus le prix sur le marché est élevé. Ainsi, la catégorie Deluxe (Fancy) a une valeur supérieure sur le marché à la deuxième catégorie Choix (Choice). La demande demeure plus forte pour ces deux catégories.

Les huîtres expédiées vers le Québec et ailleurs

Dans les années 1800 jusqu'à environ 1930, des bateaux à voiles transportent, dans des barils de 150 livres, des huîtres de la Baie de Caraquet et d'ailleurs au Nouveau-Brunswick.

À la même époque, des barils d'huîtres sont expédiées par bateaux dans l'est des États-Unis et même en Angleterre. À un certain temps aussi, le transport des huîtres se fait par chemin de fer vers le Québec.

Production huîtrière des Provinces Maritimes avant et après la maladie de Malpèque

La maladie de la Malpèque a connu son origine dans la Baie du même nom à l'île-du-Prince-Edouard. Cette mystérieuse maladie inoffensive pour les humains s'est attaquée au système de reproduction des huîtres par un amaigrissement général de ce mollusque. La maladie s'est propagée sur les côtes du Nouveau-Brunswick à compter de 1955. En 1958, 95% des population d'huîtres du N.-B. sont décimées.

En 1975, grâce, en partie, à un programme de réensemencement à partir de géniteurs résistants à la maladie, les gisements d'huîtres sont reconstitués. Aujourd'hui la production d'huîtres du N.-B. atteint 2.2 millions de livres annuellement. Malgré des efforts importants , la production du N.-B. demeure bien en deçà de la production de 6.5 millions de livres du début des années 50.

Poids (coquilles comprises) et valeur en dollar canadien (prix payé sur quai aux pêcheurs) des années 1920 à 1960

Pendant la seconde guerre mondial, une diminution de l'effort de pêche combinée avec plusieurs bonnes années de reproduction donne lieu à une augmentation très importante de la production durant la période d'après-guerre.

Prix moyen reçu par le pêcheur au quai de débarquement :

1920 = 2,5 cents / lbs
1930 = 1,5 cents / lbs
1940 = 2,5 cents / lbs 
1950 = 4,0 cents / lbs
1960 = 0,13$ /lbs
1970 = 0,18$ /lbs
1980 = 0,55$ /lbs
1990 = 1,05$ /lbs

Battures d'huîtres publiques ou banc ostréicoles publics

Le pêcheur doit se procurer annuellement auprès du gouvernement fédéral un permis de pêche aux huître. Les secteurs pêchés sont laissés à l'état naturel, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas ensemencés contrairement aux banc privés.

La saison de pêche débute, sur les battures publiques du N.-B., le dernier lundi de septembre et se termine avec l'arrivée des glaces dans la Baie, à la fin novembre. Les battures publiques produisent 70% de la production totale du N.-B.

Battures d'huîtres privées ou baux ostréicole privés

Les premières battures privées ont été accordées dans les années 1940 au N.-B. Aujourd'hui, il y a plus de 800 détenteurs de baux ostréicoles sur la côtes est du N.-B. Le détenteurs d'une batture privée possède un endroit délimité et arpenté en mer où il peut ensemencer ses huîtres et peut y contrôler la récolte. Le bail est autorisé par les gouvernements fédéral et provincial pour une période de vingt ans. Le locataire est responsable de produire un rapport d'exploitation et de payer une taxe de location annuellement. 30% de la production totale d'huîtres au Nouveau-Brunswick provient des battures privées.